La guerre et la défaite

La déclaration de guerre et la drôle de guerre

Le 1er septembre 1939, l’attaque allemande contre la Pologne précipite l’Europe dans la guerre. Le 3 septembre, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne. Préventivement, les enfants des communes de Paris et de sa banlieue sont envoyés en province car on craint des bombardements.

Le pacte de non agression signé entre l’Allemagne de Hitler et l’URSS de Staline sert de prétexte à la dissolution du Parti communiste français le 26 septembre. La banlieue rouge du Front populaire n’existe plus. Les élus et les militants communistes les plus actifs sont arrêtés. La France entre dans un conflit qui se fige en une « drôle de guerre » pendant plusieurs mois.

L’offensive allemande de 1940 et la défaite française

Le 10 mai 1940, les troupes allemandes attaquent soudainement à l’ouest, bousculant les défenses belges, françaises et britanniques. L’avancée rapide de la Wehrmacht provoque l’exode des populations de Belgique et du nord de la France puis de la région parisienne. Près de six millions de civils se retrouvent sur les routes, cherchant leur salut dans la fuite vers le sud, engorgeant davantage des voies de circulation encombrées par les convois militaires, devant subir les attaques de l’aviation allemande, et notamment des bombardiers en piqué.

Le 10 juin, le gouvernement et les parlementaires quittent la capitale menacée par la progression rapide des Allemands et trouvent refuge à Bordeaux. Le 12 juin, Paris est déclaré ville ouverte. Les stocks de carburants sont détruits mais les ponts sur la Seine et la Marne restent intacts. Le 14 juin, les troupes allemandes entrent dans une capitale en partie vidée de ses habitants.

Le 16 juin, le maréchal Pétain est désigné comme nouveau président du Conseil par le président de la République. Le dernier grand chef français de la Grande Guerre jouit d’un prestige qui le fait apparaître comme un homme providentiel. Dès le 17 juin, il fait un discours à la radio dans lequel il indique qu’il entame des négociations avec l’Allemagne et il demande de « cesser le combat ». Des centaines de milliers de combattants français se rendent aux Allemands dans les jours qui suivent alors que les conditions de reddition n’ont pas encore été arrêtées.

Le 22 juin 1940, à Rethondes, à l’endroit même où avait été signé l’armistice de 1918, les représentants français signent un nouvel armistice qui sanctionne la défaite de la France. Les conventions d’armistice stipulent qu’une partie nord de la France sera occupée par l’Allemagne et séparée du reste du territoire français par une ligne de démarcation. L’Alsace-Moselle redevient par annexion un territoire allemand. La France renonce à entretenir une armée puissante et doit payer des frais d’occupation colossaux. L’armistice entre en vigueur le 25 juin.

La prise du pouvoir par Pétain

La défaite militaire est un traumatisme profond pour les Français. L’armée française sortie victorieuse de la Grande Guerre et considérée depuis comme la plus puissante du monde a été battue. Les Allemands sont parvenus à faire en six semaines de combats ce qu’ils n’avaient pu réussir en quatre années lors du précédent conflit, à savoir occuper la moitié nord de la France et obtenir l’armistice en leur faveur. Le choc est accentué par les conséquences de l’exode dans lequel des centaines de milliers de familles se sont trouvées réduites au dénuement et pour beaucoup dispersées. La signature de l’armistice est pour la plupart des Français un soulagement.

Au début juillet, Pierre Laval est parvenu à regrouper à Vichy une grande partie des parlementaires de la Troisième République. A force de manœuvres et de promesses, il parvient à obtenir le vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet. Le lendemain, la République française est remplacée par l’Etat français. Pétain devient chef de l’Etat et Laval son premier ministre. Seuls 80 parlementaires ont refusé de sacrifier le régime républicain et la démocratie à l’espoir incertain d’un redressement national.

Vichy, ville thermale d’Auvergne, devient la capitale de la France. Des hôtels deviennent les sièges des ministères et des institutions d’un Etat français qui veut prendre sa revanche sur la Troisième République et le Front populaire, instaurer un régime autoritaire et dominé par la personnalité du maréchal Pétain, promouvoir une Révolution nationale à la fois réformatrice et réactionnaire. La devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité » est remplacée par « Travail, famille, patrie ».


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Les témoins
Bibliographie
  • Marc-Olivier Baruch, Le régime de Vichy, coll. Repères, La Découverte, 1996.
  • Marc Bloch, L’étrange défaite, coll. Folio Histoire, Gallimard, 1990.
  • Thomas Fontaine, Denis Peschanski , La Collaboration 1940-1945. Vichy, Paris, Berlin, Paris, Tallandier, 2014, 320 p.
  • Robert O. Paxton, La France de Vichy 1940-1944, coll. Point, Le Seuil, 2000.
  • Denis Peschanski,  Les Années noires, Paris, Hermann, 2012, 430 p.
  • Henri Rousso, Le régime de Vichy, coll. QSJ, PUF, 2001.

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