C'est en Allemagne que les premières auberges de jeunesse voient le jour dans les années 1910. On appellait alors leurs jeunes résidents les "oiseaux migrateurs".

En France, c’est le démocrate chrétien Marc Sangnier qui fonde en 1929 la première auberge. Dès 1930, la première fédération nationale d’auberges de jeunesse voit le jour, la Ligue française pour les auberges de la jeunesse (LFAJ), suivie en 1933 du Centre laïque des auberges de jeunesse (CLAJ). A partir de 1936, le Front populaire favorise l’essor des auberges de jeunesse, qui rentrent en cohérence avec leur programme politique : en 1938, Léo Lagrange, l'ancien sous-secrétaire d'Etat aux Loisirs, est même élu président du CLAJ. L'"ajisme", la philosophie issue du mode de vie des auberges, se développe.

Maurice Tadier fait partie de ces anciens militants ajistes dont les archives conservées à titre personnel ont fait l'objet d'un don dans le cadre du PAJEP. Ses archives contiennent notamment des affiches comme celle que nous vous proposons ici pour clore cette exposition. Datant de 1945, elle renferme mieux que toute autre la symbolique utopique de l'ajisme : deux jeunes gens, une femme et un homme (les ajistes ont, dès le départ, prôné la mixité), probablement ouvriers, partent sac au dos, main dans la main et d'une allure fière respirer l'air de la nature. Derrière eux, la ville industrielle, source de concentration urbaine, de misère et de pollution, s'éloigne. Ces deux jeunes gens "quittent la machine" pour aller vivre collectivement l'aventure des auberges et les animer avec leurs camarades du tout jeune Mouvement uni des auberges de jeunesse (MUAJ) qui fédère les usagers.

Les fonds du PAJEP en images

Ce diaporama rassemble des documents d'archives remarquables et des pièces emblématiques du PAJEP, retraçant ainsi l'histoire des mouvements de jeunesse et d'éducation populaire.